Somme, 1916

Les poilus ont froid. Les abris de tranchée sont insuffisants. Je l’ai dit et je veux le redire : les poilus ont froid. J’ai décrit ces tristes cantonnements, froids et sombres, où, faute de feu et de lumière, on s’allonge sur la paille, dès que la nuit tombe, pour y grelotter jusqu’au jour. Et c’est là que naissent les angoisses, les rancunes, les haines vagues, les colères et le découragement qui obscurcissent la notion du devoir. Les poilus ont froid. Pour effacer leurs heures terribles, hâtons-nous, s’il en est temps encore, de leur donner des heures de repos et de douceur.

Le matin, journal des tranchées, janvier 1918

FRANÇOIS FLAMENG

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