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La Grande Guerre en bande dessinée, 2014

Revoilà Tardi en couverture d’une publication hors-série : celle du magazine Beaux-Arts consacré à la « Grande Guerre en bande dessinée ». Un sujet qui méritait bien d’être traité. Pour s’en convaincre, il suffit de fréquenter les rayons concernés des librairies ou des points de vente spécialisés pour constater l’importance de la production d’albums sur la Grande Guerre.
Dans ce beau poilu qui monte à l’assaut… on reconnaitrait bien Tardi lui-même.
Le dessinateur est à l’honneur dans cette parution : entretien sur son travail où l’artiste perfectionniste revient sur la difficulté de représenter la violence de la guerre, analyse de quelques unes de ses images et leurs sources d’inspiration (accompagnée d’une interview de Jean-Pierre Verney) et regard critique à travers trois « idées fixes » revenant de façon récurrente dans ses albums.

Tardi énerve les historiens ? On s’en doutait ! Le dessinateur en empathie profonde avec « le peuple » – il faut lire son chef d’œuvre sur la Commune Le Cri du Peuple – est proche du courant qui place au cœur de l’histoire de la Grande Guerre le soldat en tant que victime. Loin des honneurs et autres commémorations officielles (Tardi a refusé la légion d’honneur en 2013), le dessinateur garde une grande liberté qui s’exprime dans ses dessins au style puissant – on peut en juger page 96 de ce hors-série.

« La BD pendant la Grande Guerre » première partie de ce hors-série revient sur nos amis Becassine et les Pieds Nickelés et présente, surtout, le beau travail de Gus Bofa et l’inspiration si touchante de Léon Penet qui adressait ses dessins à ses enfants depuis le front. Un sujet traité par Jean-Pierre Guéno, l’initiateur des très fameuses Lettres de poilus.

Dans une autre partie intitulée « Représenter la guerre de 14-18 », la fresque de Joe Sacco sur la bataille de la Somme (visible pendant l’été 2014 sur les murs du couloir du métro parisien à Montparnasse) sert à traiter le thème de la bande dessinée confrontée au souci de la vérité historique. Plus loin, quatre dessinateurs – dont Kriss et Mael, les auteurs de Notre mère, la guerre – essaient de caractériser l’engouement de la BD contemporaine pour la Première Guerre mondiale.

Enfin, comme il est précisé sur la couverture, ce hors-série copieux présente de larges extraits formant un ensemble de plus de soixante pages de bande dessinée.


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Le hors-série paru en avril 2014 peut être commandé sur le site du mensuel. Par ailleurs, il est disponible dans de nombreuses librairies.

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