L'observateur

J

e vis comme une bête, une bête qui a faim, qui est fatiguée. Jamais je ne me suis senti si vide de pensées... Je comprends cette sorte de fatalisme auquel s'abandonnent mes camarades dans  cette guerre sans fantaisie, cette guerre de factionnaires et de terrassiers, où l'on ne se défend pas, où l'on attend l'obus aveugle. Je comprends qu'ils aient renoncé à se poser des questions.

Gabriel Chevallier,
La Peur, 1930

Les dessins de Georges Leroux

Sur le même thème