L'idée de Verdun et de la mort pèse, je le sens, sur toute la colonne et rend les hommes plus irritables... En venant, nous avons croisé deux batteries de 100 de marine. Pas un homme à pied. Tout le monde en auto. Les officiers ont une confortable voiturette à eux. Je demande à un sous-officier s'il y a eu beaucoup de pertes à la batterie. — Non très peu. Et son air surpris me laisse entendre que c'est peut-être "pas du tout". Je regardais mes pauvres troupiers. Ils traînaient lamentablement sur la route, ployés en deux sous le poids du sac, ruisselants d'eau, et cela pour aller se faire écrabouiller dans des tranchées boueuses ! non décidément, il n'y aura pas eu de parité, dans cette guerre, entre les souffrances endurées par les différents combattants du front.