Enfin on se case. Ma section occupera le hangar. — Le hangar ! Voilà bien notre veine, c'est le plus mauvais coin de la ferme ! Il est ouvert sur deux côtés. Son toit disjoint laisse passer le vent et la neige. Quelques bottes de paille seulement à se partager entre tous...On se précipite. Chacun arrache une brassée et s'installe. Je me place comme toujours, à côté de Monsinjau qui est de mon escouade. Nous nous arrangeons comme deux frères. — Là ! Pousse-toi, vieux ; tire tes couvertures. On va les mettre les unes sur les autres, ça fera double épaisseur, on aura moins froid... — Comme ça, oui, ça colle. Enfonce-toi la premier Monsin. Fais attention de ne pas défaire le lit... Ça y est ? Bonsoir, Monsin... — Bonsoir, vieux ! La neige qui continue à tomber nous recouvre le ventre d'une dernière couverture blanche...