Supporter un bombardement que l'on sait devoir être de courte durée est déjà pénible; mais comment est-il possible de tenir sous un bombardement sans fin ? Combien démoralisante aussi cette arrivée des obus de gros calibres. D'abord, une détonation paraissant lointaine, c'est le coup de départ; puis un ronronnement paresseux qui, progressivement, s'anime; l'esprit comme fasciné, vous sentez que cet engin est pour vous, vient sur vous. Le ronron se rapproche toujours; il devient très distinct et progressif; vous retenez votre respiration en vous posant la question : que va-t-il se passer ? le "ronron" se termine; c'est le point de chute, l'éclatement, vous sentez votre cœur qui se décroche...