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Croquis de Temps de Guerre est un recueil de dix-huit lithographies publié en 19191 aux éditions « La Guerre » par l’éditeur d’Alignan à Paris. Comme mentionné sur le portefeuille cartonné qui les contient, les scènes se déroulent entre 1914 et 1916. L’ensemble devait être le premier d’une série de quatre albums, selon les annonces diffusées dans la presse en avril 1916. Il n’en fut rien, ce portfolio fut le seul publié.

Fidèle à lui-même, Steinlen montre les misères provoquées par la guerre. Cette fois, il porte un intérêt particulier à « la petite Serbie » dont les habitants ont connu la fuite, l’exil et toutes sortes d’exactions commises par les troupes hongroises et bulgares. Il signe, d’ailleurs, sur le thème de l’exode serbe, l’affiche de la « Journée serbe » organisée en juin 1916 par le Secours national qui vise à soutenir, grâce à des quêtes dans tout le pays, la population martyre.

On trouve, dans cet ensemble, des motifs de guerre récurrents chez Steinlen  : les réfugiés, les mères et de nombreux poilus dans des scènes, souvent familiales, de départ ou de retrouvailles ce qui permet à l’artiste de représenter de nombreux enfants. Un seul dessin est consacré au front : il s’agit d’une scène de relève montrant la troupe en déplacement.

Une planche représente des jeunes gens de la classe 1917 dont la mobilisation fut avancée à l’occasion d’un vote à l’Assemblée qui fit grand bruit. C’est la seule planche pour laquelle une date apparaît (« 8 janvier au soir »).

Enfin, il y a parmi ces dessins, la figure assez fameuse de « La poilue« . À côté des dessins de réfugiés et de poilus, l’artiste aimait la force de l’allégorie et de la symbolisation. La remarque dessinée sur cette planche représente un buste de Marianne armée. Ce motif plut et fut souvent repris dans la presse.

La série des dix-huit lithographies est complétée de deux planches représentant des soldats : « Les ouvriers de la victoire » ainsi que Steinlen aimait à dénommer les soldats de la Grande Guerre et « Soldats, trois croquis » dont la composition est assez proche.

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1. [Femme de profil et ses trois enfants]
2. Le départ
3. La poilue (avec une remarque qui représente une Marianne en buste armée)
4. Où est la gare de l'Est ? La gare du Nord ?
5. [Enfant serbe]
6. [Soldat en képi portant un enfant]
7. [Femme de trois quart et ses trois enfants]
8. [Serbes]
9. La relève
11. [Fillettes serbes et ânes]
11. [Deux fillettes et un garçonnet serbes]
12. Classe 17 - 8 janvier soir
13. [Homme serbe]
14. En Serbie
15. [Trois femmes serbes]
16. Au cantonnement
17. Permissionnaire tenant une canne
18. Soldat et infirmière
19. Les ouvriers de la victoire
20. [Soldats trois croquis]

1. Jacques Christophe dans son Œuvre de Guerre (éditions Aléas, Paris, 1999) manque de sources pour dater la publication : il la situe entre mai 1916 et début 1919. Il opte pour l’été 1916 sur la base d’un indice fragile, ce que semble infirmer l’information contenue dans le catalogue de l’exposition Steinlen, qui s’est tenue en 2008-2009 à Saint-Denis et Baden en Suisse, où il est question de 1919.

▪ dessins de Théophile Alexandre Steinlen (1859 – 1923) : domaine public

Crédits photos & éditions : © dessins1418.fr

Merci, en cas de copie et de publication, de reprendre les descriptions exactes et d’indiquer la source : dessins1418.fr

Source des dessins : collection La grande guerre en dessins / L.C. Portfolio de dix-huit lithographies (14 en noir, 4 en bleu) sur papier Japon in-8°. Dessins réalisés au crayon gras. Les épreuves sont justifiées sur 100 pour le tirage Japon que l’artiste a contresigné au crayon rouge, 400 pour le tirage sur Vélin. Les titres sont issus, lorsqu’ils ne figurent pas dans la planche, du catalogue dressé par Jacques Christophe dans son Œuvre de Guerre.

 

Accès à l’article sur le centenaire de la mort de Steinlen

Accès à l’article sur les eaux-fortes de 1917 : « L’autre guerre de Steinlen »