Le cabinet des dessins
NOUVEAUTÉ —
Afin d’augmenter de façon significative le nombre de dessins présentés sur le site, nous « ouvrons » un cabinet de dessins organisé en différentes salles.
Y prennent place principalement des dessins de notre collection auxquels s’ajouteront divers autres dessins.
La Grande Guerre en dessins essaie de respecter les droits liés à la diffusion des images aussi lors de nouvelles publications, il est systématiquement précisé si les œuvres reproduites sont dans le domaine public ou non.




La ferme de Navarin
Champagne, le bois U18, septembre 1915
En première ligne, on ne rencontrait que des hommes boueux, aux gestes lents de paysans, pleins de précautions et rogues. Ils mangeaient avec une grande attention, comme si cette tâche fût la plus importante de toutes et que leur gamelle grasse et leur bidon bosselé continssent tout le plaisir possible. Ils demeuraient des heures entières derrière un créneau, sans parler, fumant la pipe et répondant par des injures aux éclatements les plus proches.
Gabriel Chevallier, La peur, 1930
Une tranchée
Une tranchée
Journée lente, lourde, terrible de monotonie et d’appréhensions. Le soleil de midi tape ferme et accentue encore la torpeur. Des moments de sommeil, j’ignore de quelle durée. Mes compagnons m’offrent du pain et du « singe » ; comme il abonde, je l’accepte pour ménager mes rares provisions et mange à même la boîte ; c’est épouvantablement sec : on m’explique que la boîte est ouverte depuis déjà longtemps, car elle a été prise hier soir sur un mort, le ravitaillement n’ayant pu avoir lieu. Mes oreilles se sont faites au bombardement, qui, par un hasard heureux, nous épargne presque toute la journée et ne s’exerce guère qu’en arrière de nous, ce dont je ne me soucie plus. De temps à autre, je glisse un coup d’œil au dessus du parapet et ne vois toujours devant moi que la masse vert sombre des bois que tiennent les Boches, et la partie inclinée du terrain qui descend vers le ravin où se cache le village de Tahure. C’est bien ça la guerre : du silence, coupé de sonorités brutales ; pas trace de vie ; les seules formes visibles à l’horizon sont des formes inertes.
Jacques Meyer, La biffe, 1928
PORTFOLIO
Les œuvres rassemblées sur ce site sont des dessins réalisés par des artistes contemporains de la Grande Guerre qui furent également, pour beaucoup, des combattants.
La collection principale du site apparaît dans un portfolio accessible depuis l’entrée du menu Les portfolios en choisissant Les dessins par artistes ou par thèmes.
Cet ensemble regroupe environ 80 dessins. Ils sont accompagnés de textes de journaux de tranchées, de témoignages écrits d’anciens soldats ou d’extraits d’œuvres littéraires traitant du conflit.
Ils ont été regroupés en galeries thématiques illustrant la vie des soldats durant la guerre : la tranchée, le répit, le feu…
On peut aussi, toujours depuis ce choix du menu, visiter quelques sélections de dessins autour de thèmes particuliers comme la bataille de Verdun … continuer à lire l’intro
SOLDATS BLESSÉS EN HÔPITAUX
VALENTINE RAU ET AUTRES DESSINATRICES…
A l’occasion de la parution du premier ouvrage consacré aux dessins de guerre de Valentine Rau, nous reproduisons une version adaptée de l’article représentant notre contribution à cette publication.
L’article intitulé Militaires blessés dans les dessins des autres artistes de la Grande Guerre rapproche le travail de Valentine Rau à des œuvres d’autres artistes féminines qui, elles aussi, ont représenté des soldats soignés de leurs blessures en hôpitaux militaires. Certaines étaient présentes dans les lieux, en tant qu’infirmières bénévoles, d’autres simples visiteuses. Ainsi, certains dessins ont été réalisés sur place et datés, d’autres sont le fruit de compositions plus tardives.


ANDRE DEVAMBEZ
DOUZE EAUX-FORTES
L’ŒUVRE DE GUERRE
SOURCE COLL. PARTICULIÈRE
Ce fut un grand plaisir que celui procuré par la visite de l’exposition « André Devambez, vertiges de l’imagination » qui se tint jusqu’au 31 décembre 2022 au Petit Palais à Paris après un passage au musée des Beaux-Arts de Rennes au printemps.
Le travail de Devambez méritait bien une exposition aussi complète permettant de découvrir la variété de son œuvre due à de très nombreuses sources d’inspiration. Devambez n’est pas un peintre avant-gardiste. Il fait partie de ces artistes du XXe siècle, renommés de leur vivant, de formation académique, soucieux d’un art « bien fait » puis oubliés après leur mort lorsque l’époque était en quête de modernité. La modernité, Devambez, ne la cherche pas dans son style mais il fait de celle de son époque une thématique forte de son œuvre. L’aviation, le métro, la foule sur les boulevards parisiens, les théâtres vont faire partie de ses sujets favoris. Il en rend compte avec des compositions aux points de vue parfois audacieux. La guerre l’a profondément marqué. Comme engagé volontaire, tout d’abord, affecté au camouflage puis en tant que peintre en mission après avoir été blessé. L’exposition montrait quatre des douze eau-fortes qu’il réalisa durant le conflit, nous vous présentons ici l’intégralité de la série.
