Le cabinet des dessins

Ouverture des premières salles : portraits, types de soldats et aquatintes

NOUVEAUTÉ

Afin d’augmenter de façon significative le nombre de dessins présentés sur le site, nous « ouvrons » un cabinet de dessins organisé en différentes salles.
Y prennent place principalement des dessins de notre collection auxquels s’ajouteront divers autres dessins.
La Grande Guerre en dessins essaie de respecter les droits liés à la diffusion des images aussi lors de nouvelles publications, il est systématiquement précisé si les œuvres reproduites sont dans le domaine public ou non.

Nouvel Album

Et (re)découvrez les dessins de Georges Barrière dans notre portfolio (nouvelles numérisations) :
Le pouce de la Main de Massiges,
associé à un extrait de Ceux de 14
de Maurice Genevoix
La patrouille,
présenté avec un extrait du Feu
d’Henri Barbusse
Sous les marmites,
associé à un extrait du Feu
d’Henri Barbusse
Soir d’attaque en Champagne,
accompagné d'un texte du journal des tranchées
L’horizon

La ferme de Navarin

dessin de Georges-Victor Hugo
EXTRAIT DU PORTFOLIO —
Champagne, le bois U18, septembre 1915

Champagne, le bois U18, septembre 1915

En première ligne, on ne rencontrait que des hommes boueux, aux gestes lents de paysans, pleins de précautions et rogues. Ils mangeaient avec une grande attention, comme si cette tâche fût la plus importante de toutes et que leur gamelle grasse et leur bidon bosselé continssent tout le plaisir possible. Ils demeuraient des heures entières derrière un créneau, sans parler, fumant la pipe et répondant par des injures aux éclatements les plus proches.

Gabriel Chevallier, La peur, 1930

Une tranchée

peinture de Georges Scott
EXTRAIT DU PORTFOLIO —
Une tranchée

Une tranchée

Journée lente, lourde, terrible de monotonie et d’appréhensions. Le soleil de midi tape ferme et accentue encore la torpeur. Des moments de sommeil, j’ignore de quelle durée. Mes compagnons m’offrent du pain et du « singe » ; comme il abonde, je l’accepte pour ménager mes rares provisions et mange à même la boîte ; c’est épouvantablement sec : on m’explique que la boîte est ouverte depuis déjà longtemps, car elle a été prise hier soir sur un mort, le ravitaillement n’ayant pu avoir lieu. Mes oreilles se sont faites au bombardement, qui, par un hasard heureux, nous épargne presque toute la journée et ne s’exerce guère qu’en arrière de nous, ce dont je ne me soucie plus. De temps à autre, je glisse un coup d’œil au dessus du parapet et ne vois toujours devant moi que la masse vert sombre des bois que tiennent les Boches, et la partie inclinée du terrain qui descend vers le ravin où se cache le village de Tahure. C’est bien ça la guerre : du silence, coupé de sonorités brutales ; pas trace de vie ; les seules formes visibles à l’horizon sont des formes inertes.

Jacques Meyer, La biffe, 1928

PORTFOLIO

TOUS LES DESSINS
LA COLLECTION —

Les œuvres rassemblées sur ce site sont des dessins réalisés par des artistes contemporains de la Grande Guerre qui furent également, pour beaucoup, des combattants.

La collection principale du site apparaît dans un portfolio accessible depuis l’entrée du menu Les portfolios en choisissant Les dessins par artistes ou par thèmes.

Cet ensemble regroupe environ 80 dessins. Ils sont accompagnés de textes de journaux de tranchées, de témoignages écrits d’anciens soldats ou d’extraits d’œuvres littéraires traitant du conflit.
Ils ont été regroupés en galeries thématiques illustrant la vie des soldats durant la guerre : la tranchée, le répit, le feu…
On peut aussi, toujours depuis ce choix du menu, visiter quelques sélections de dessins autour de thèmes particuliers comme la bataille de Verdun … continuer à lire l’intro

SOLDATS BLESSÉS EN HÔPITAUX

VALENTINE RAU ET AUTRES DESSINATRICES…

ARTICLE DU BLOG —
 

A l’occasion de la parution du premier ouvrage consacré aux dessins de guerre de Valentine Rau, nous reproduisons une version adaptée de l’article représentant notre contribution à cette publication.

L’article intitulé Militaires blessés dans les dessins des autres artistes de la Grande Guerre rapproche le travail de Valentine Rau à des œuvres d’autres artistes féminines qui, elles aussi, ont représenté des soldats soignés de leurs blessures en hôpitaux militaires. Certaines étaient présentes dans les lieux, en tant qu’infirmières bénévoles, d’autres simples visiteuses. Ainsi, certains dessins ont été réalisés sur place et datés, d’autres sont le fruit de compositions plus tardives.

ANDRE DEVAMBEZ

DOUZE EAUX-FORTES

L’ŒUVRE DE GUERRE
SOURCE COLL. PARTICULIÈRE

Ce fut un grand plaisir que celui procuré par la visite de l’exposition « André Devambez, vertiges de l’imagination » qui se tint jusqu’au 31 décembre 2022 au Petit Palais à Paris après un passage au musée des Beaux-Arts de Rennes au printemps.
Le travail de Devambez méritait bien une exposition aussi complète permettant de découvrir la variété de son œuvre due à de très nombreuses sources d’inspiration.  Devambez n’est pas un peintre avant-gardiste. Il fait partie de ces artistes du XXe siècle, renommés de leur vivant, de formation académique, soucieux d’un art « bien fait » puis oubliés après leur mort lorsque l’époque était en quête de modernité. La modernité, Devambez, ne la cherche pas dans son style mais il fait de celle de son époque une thématique forte de son œuvre. L’aviation, le métro, la foule sur les boulevards parisiens, les théâtres vont faire partie de ses sujets favoris. Il en rend compte avec des compositions aux points de vue parfois audacieux. La guerre l’a profondément marqué. Comme engagé volontaire, tout d’abord, affecté au camouflage puis en tant que peintre en mission après avoir été blessé. L’exposition montrait quatre des douze eau-fortes qu’il réalisa durant le conflit, nous vous présentons ici l’intégralité de la série.

| ••• VOIR LES EAUX-FORTES |

LES ESTAMPES DU SITE MEMOIRE DES HOMMES

550 ESTAMPES DE GUERRE

ARTICLE DU BLOG —
Le site Mémoire des Hommes, le portail culturel du ministère des armées, présente depuis fin 2020 un ensemble de 550 estampes provenant du fonds du musée de l’Armée. La numérisation a été réalisée avec soin et les œuvres peuvent être consultées en haute résolution en utilisant la visionneuse du site. A partir d’un tableau de tous les artistes ordonnés suivant le nombre de leurs œuvres dans ce fonds numérique, cet article s’arrête sur les ensembles d’estampes qui nous ont semblé être les plus notables. De la série Le soldat français pendant la guerre de Georges Scott, artiste représentatif d’un art graphique militaire traditionnel — n’excluant pas l’émotion — aux dessins dénonciateurs de Jean Veber, c’est un parcours marqué par des styles, des inspirations et des techniques bien différents qui est proposé. Quelle chance de pouvoir découvrir les rares lithographies de Rémi Peignot tué à 27 ans en 1915 comme de contempler les eaux-fortes exceptionnelles d’Auguste Brouet ou de Claudius Denis en observant, grâce à la haute résolution, les nombreux détails révélateurs du savoir faire de ces graveurs.

DES RESSOURCES

INVENTAIRE

LE MEILLEUR DU NET —
Depuis 2017, la Grande Guerre en dessins propose sur une page dédiée un inventaire des ressources en ligne permettant d’identifier et de visualiser sur internet un grand nombre d’œuvres graphiques de la période 1914-1918. Cet inventaire évolue fréquemment par ajouts de nouveaux sites mais nécessite également une veille de l’existant. En effet, il n’est pas rare que certaines pages soient renommées cassant ainsi les liens présentés, que certaines bibliothèques numériques mettent leurs fonds en commun créant un nouveau site ou que certaines images, voire certains sites disparaissent. Une trace de ces derniers est conservée pour information dans cette page.

L’AUTRE GUERRE DE STENLEIN

EAUX-FORTES DE 1917

ARTICLE DU BLOG —
En 1917, Steinlen qui produit depuis le début du conflit de nombreux dessins, diffusés notamment en lithographies à grand tirage, prépare une exposition consacrée à ses dessins de guerre à la galerie La Boëtie à Paris. A côté d’une production d’affiches, de peintures et de dessins mettant souvent en scène des personnages démunis, militaires ou civils, Steinlen présente un ensemble d’eaux-fortes représentant des soldats sur le champ de bataille. Dans ces scènes souvent poignantes, les combattants semblent effarés, exténués, abasourdis par la brutalité de la guerre. La multitude de personnages blessés et souffrants crée un profond malaise. Les soldats ne sont pas représentés dans l’action de la guerre, les armes à la main, mais après la violence ; lorsque le secours est attendu et que la détresse et la souffrance l’emportent. L’utilisation de la gravure à l’eau-forte et de l’aquatinte permet un rendu crépusculaire où un réseau abrupt de lignes dessinent les différents degrés de l’horreur. A l’époque de la genèse de ces dessins, Steinlen n’est pas encore parti en mission aux armées. Il est peu probable que l’artiste compose là des scènes observées. L’époque est à une description plus réaliste de la guerre comme celle présentée dans le roman Le feu de Barbusse exactement contemporain…