Sur les traces d’un poilu artiste inconnu
Ce sont des dessins, nombreux, tous signés « G.W » qui témoignent d’une bonne maîtrise de la composition et du trait. La plupart sont des croquis certainement exécutés au front, réalisés souvent au crayon noir et parfois rehaussés de traits de couleur. L’ensemble comporte plus de 300 dessins. Certaines œuvres à la plume témoignent d’une attention particulière aux détails notamment pour rendre le décor, les uniformes, les expressions des personnages et, souvent, la composition y est plus recherchée. On compte dans cet ensemble aussi des aquarelles tout aussi raffinées. Ces œuvres ont fait l’objet de ventes à l’unité ou en séries et sont donc dispersées chez les collectionneurs. Nous nous sommes interrogés sur ce « poilu artiste inconnu » et nos recherches nous ont mené à un « canonnier dessinateur » nommé Gilbert Wiart. Remontez le fil de nos recherches dans cet article illustré de ses dessins.
Centenaire de la mort de Steinlen
Théophile Alexandre Steinlen est mort à Paris il y a cent ans. Nous présentons à cette occasion l’ensemble des planches de l’album paru en 1919 intitulé Croquis du Temps de Guerre et publions un court article sur l’artiste et son œuvre.
Le musée de Montmartre lui a consacré une exposition du 13 octobre 2023 au 11 février 2024. Retrouvez des clichés de cette exposition dans notre article.
Nous rappelons également avoir consacré un article à une production de guerre d’eaux-fortes de Steinlen moins connue que ses lithographies à grand tirage qui comprend de nombreux détails biographiques.
Accès à l’album Croquis du Temps de Guerre
Accès à l’article sur les eaux-fortes de 1917 : « L’autre guerre de Steinlen »
Le cabinet des dessins
Georges Hugo : Sur le front de Champagne
Pour accompagner la première exposition monographique de Georges Victor-Hugo, petit-fils de l’illustre auteur, qui s’est tenue jusqu’en mars 2024 à la maison Victor Hugo à Paris, les éditions Paris Musées propose la réédition de soixante dessins de guerre de l’artiste parus pour la première (et unique fois jusque là) en 1917.
Dans cet article, nous nous concentrons sur la période de guerre et tâchons d’expliquer en quoi ces dessins exposés dès 1917 avec succès restent un ensemble assez remarquable parmi tous ceux créés par des artistes combattants.
Nous proposons une sélection de douze de ces compositions numérisées à partir de l’édition originale et vous invitons à aller plus loin en lisant ce petit ouvrage oblong où l’on peut admirer ces dessins réalisés sur le front avec souvent des moyens rudimentaires.
Dessins et estampes du musée numérique des musées de Reims
Ressources en ligne
1179 dessins et estampes numérisés provenant de la collection Lemétais, une des collections d’art graphique sur la Grande Guerre parmi les plus importantes, sont présentés dans le Musée numérique du site des musées de la ville de Reims. Quatre-vingt-quinze artistes sont représentés dont de nombreux artistes combattants. Nous vous proposons un guide pour choisir de visualiser depuis notre site les dessins les plus remarquables parmi lesquels une série d’œuvres poignantes d’Eduardo Benito et les dessins organiques de Jean Galtier-Boissière.
La ferme de Navarin
Champagne, le bois U18, septembre 1915
En première ligne, on ne rencontrait que des hommes boueux, aux gestes lents de paysans, pleins de précautions et rogues. Ils mangeaient avec une grande attention, comme si cette tâche fût la plus importante de toutes et que leur gamelle grasse et leur bidon bosselé continssent tout le plaisir possible. Ils demeuraient des heures entières derrière un créneau, sans parler, fumant la pipe et répondant par des injures aux éclatements les plus proches.
Gabriel Chevallier, La peur, 1930
Nouvelles numérisations
des dessins de Georges Victor-Hugo
Une tranchée
Une tranchée
Journée lente, lourde, terrible de monotonie et d’appréhensions. Le soleil de midi tape ferme et accentue encore la torpeur. Des moments de sommeil, j’ignore de quelle durée. Mes compagnons m’offrent du pain et du « singe » ; comme il abonde, je l’accepte pour ménager mes rares provisions et mange à même la boîte ; c’est épouvantablement sec : on m’explique que la boîte est ouverte depuis déjà longtemps, car elle a été prise hier soir sur un mort, le ravitaillement n’ayant pu avoir lieu. Mes oreilles se sont faites au bombardement, qui, par un hasard heureux, nous épargne presque toute la journée et ne s’exerce guère qu’en arrière de nous, ce dont je ne me soucie plus. De temps à autre, je glisse un coup d’œil au dessus du parapet et ne vois toujours devant moi que la masse vert sombre des bois que tiennent les Boches, et la partie inclinée du terrain qui descend vers le ravin où se cache le village de Tahure. C’est bien ça la guerre : du silence, coupé de sonorités brutales ; pas trace de vie ; les seules formes visibles à l’horizon sont des formes inertes.
Jacques Meyer, La biffe, 1928
PORTFOLIO
Les œuvres rassemblées sur ce site sont des dessins réalisés par des artistes contemporains de la Grande Guerre qui furent également, pour beaucoup, des combattants.
La collection principale du site apparaît dans un portfolio accessible depuis l’entrée du menu Les portfolios en choisissant Les dessins par artistes ou par thèmes.
Cet ensemble regroupe environ 80 dessins. Ils sont accompagnés de textes de journaux de tranchées, de témoignages écrits d’anciens soldats ou d’extraits d’œuvres littéraires traitant du conflit.
Ils ont été regroupés en galeries thématiques illustrant la vie des soldats durant la guerre : la tranchée, le répit, le feu…
On peut aussi, toujours depuis ce choix du menu, visiter quelques sélections de dessins autour de thèmes particuliers comme la bataille de Verdun … continuer à lire notre nouvelle intro comprenant un point sur les droits associés aux œuvres et à leurs images.