François Flameng

Environs de Peronne, Somme, 1916 Comme villégiature, c’était un coin plutôt lugubre. Les ruines du village, entièrement bouleversé par les bombardements, dressaient à peine, çà et là, quelques pans de murs d’une blancheur sinistre d’où...

Artois, 1915 Tout autour, désespérément blanches, des pierres jonchaient le sol, effondrées pêle-mêle, entassées en monceaux, parmi les trous d’obus, les plâtres, les boiseries brûlées, et seules quelques haies de broussaille venaient jeter leur tache...

La relève, 1916 Mon cœur se serrait quand je voyais aller au feu de Verdun nos jeunes gens de vingt ans, songeant qu’avec la légèreté de leur âge, ils passeraient trop vite de l’enthousiasme du...

Chemin des Dames, Aisne, 15 mai 1917 (…) Adieu la vie, adieu l’amour,Adieu toutes les femmesC’est bien fini, c’est pour toujours,De cette guerre infâme.C’est à Craonne, sur le plateauQu’on doit laisser sa peau,Car nous sommes...

Mont-Saint-Eloi, Artois, juin 1915 Accroché au mur, c’est une sorte de médaillon, où, gravées dans le bois et grossièrement enluminées, les tours en ruines de l’abbaye du Mont Saint-Eloi, que je me rappelle si émouvantes...

Sur la route de Souain à Somme-Py, 1916 Oui, chacun s’est fait à l’idée de la mort. Que peut-il me rester si je survis à la guerre? De mon plus lointain passé à la minute...

Somme, 1916 Les poilus ont froid. Les abris de tranchée sont insuffisants. Je l’ai dit et je veux le redire : les poilus ont froid. J’ai décrit ces tristes cantonnements, froids et sombres, où, faute...

Ancien observatoire allemand dans le bois de Meréaucourt, Somme, juillet 1916 Ces hommes ne pouvaient admettre qu’ils allaient au hasard ; ils cherchaient où s’appuyer, où s’agripper, un refuge pour leur espoir ; et s’apercevant...

Somme, juillet 16 Ce matin, départ aux aurores, avec la compagnie, pour aller travailler derrière les lignes. Interminable boyau. Nous turbinons jusqu’à trois heures de l’après- midi, pour ces MM. de l’artillerie lourde : on...

Somme, 1916 La songerie sur les ruines dresse devant vous des réalités saisissantes. L’énormité, l’invraisemblance de la guerre vous apparaissent tout à coup. On ne peut plus vivre ici ailleurs que dans les caves profondes....

Perthes-lès-Hurlus, Champagne, octobre 1915 J ‘atteignis la tranchée que tenait encore la veille la garde impériale; oui, c’était horrible. Disons d’abord que cela ne ressemblait nullement à une tranchée; des bombardements quotidiens en avaient fait...

Devant le bois de la Vache le lendemain de l’attaque francaise, Somme, juillet 16 Une aube aux couleurs tragiques révèle un paysage plus affreusement dévasté que tous ceux de ces derniers jours : des troncs...

Artois, 18 décembre 1915 À la nuit, la relève s’est faite sans encombre sous la pluie. Pendant la traversée de Souchez, quelques obus. On a envie de dire : Pouce! ce n’est plus du jeu...