Au poste de Secours de la Côte 304, Perthès-Les-Hurlus, Champagne, 24 février 1915

D’autres explosions résonnent coup sur coup et nous poussent dans tous les sens. Le bombardement déchiquette et dévore l’asile de secours, le transperce et le rapetisse. Tandis que cette tombée sifflante d’obus martèle et écrase à coups de foudre l’extrémité béante du poste, la lumière du jour y fait irruption par les déchirures. On voit apparaître plus précises — et plus surnaturelles — les figures enflammées ou empreintes d’une pâleur mortelle, les yeux qui s’éteignent dans l’agonie ou s’allument dans la fièvre, les corps empaquetés de blanc, rapiécés, les monstrueux bandages. Tout cela qui se cachait remonte au jour.

Henri Barbusse, Le feu, 1916

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GEORGES BARRIÈRE

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