Ah, il avait le nez long en rentrant au Dépôt ! Le dépôt ! …
Le nom seul est si laid, si médiocre ! Et la chose est, hélas, bien plus atroce encore. Parmi toutes les misères que la guerre nous enfante, le Dépôt, c’est-à-dire la vie de caserne à l’heure où l’on se bat, la farce du temps de paix lorsque d’autres se tuent, l’adjudant-chien de quartier quand l’ennemi sort ses crocs, — le Dépôt avec ses corvées, ses sous-off, son poste de garde et son major, le Dépôt, pour un homme sensible dont l’amour-propre se rebiffe, est une épreuve rude et lugubre, car la bêtise y prospère comme crapauds en mare ; et l’armée, cette masse sublime sous le feu, n’est plus à l’arrière, dans une cour de quartier, que l’institution sociale la plus féconde en amertumes.