Quel homme précieux, l’homme qui fait manger, l’homme de la soupe chaude…

grâce à quoi on lutte avec la fatigue, on dompte le sommeil, on trouve un mot de blague, on a … les larmes aux yeux de bonheur !
Gaspard sentait tout cela, et dans son amour-propre de Parisien si heureux d’être indispensable et un peu vanté, tout de suite, de lui-même, il s’était mis au fricot :
— Ayez pas peur. J’ vous ferai ça à l’oseille.
(…) Sa soupe fût une “lavasse” déplorable. Gaspard était l’homme-jus. Sa viande fondit : il noya l’escouade. Pourtant, il y avait de la fierté dans sa voix, quand il déclarait : “C’est cuit. Bouffez !” Et les hommes qui savaient qu’un cuistot est sensible, n’étaient pas chiches de compliments. La bouche pleine, ils s’arrêtaient de mâcher pour dire : “Ch’est bath…”

extrait du chapitre II