Effet d’un obus dans la nuit, avril 1915
Au fond dans la terre fraîche et retournée, cinq cadavres étaient dispersés mais d’une façon si régulière qu’on devinait que l’obus avait éclaté juste au milieu du petit tas d’hommes pour les envoyer un dans chaque direction, de telle sorte qu’ils faisaient, ces pauvres corps, les cinq branches d’une revue macabre. La violence de l’explosion les avaient enfoncés en pleine terre, trois étaient entrés presque complètement dans les parois de la fosse, tassés comme des chiffons. Le bras d’un de ces écrasés sortait tout droit de la glaise, la main était intacte, une bague d’aluminium cerclait encore un doigt.