Héros de Verdun, 1916
Le lendemain, nous fûmes volontaires tous les deux pour aller chercher de l’eau. On nous donna les bidons et nous partîmes un peu avant la fin du jour. La source était près du tunnel de Tavannes, dont on a tant parlé. Elle était diablement loin du bois Fumin et, avant de l’atteindre, nous avions rencontré tant de poilus affalés sur le sol avec leurs bidons autour d’eux, tués à l’aller ou au retour, que nous comprenions ce que cela signifiait : « être volontaires pour la corvée d’eau! » Des 150 faisaient éclater leur voix puissante. Nous sentions la mort sur nos fronts …