Surpris par une fusée éclairante (à droite, c’est moi : je serre les fesses) – Navarin, Champagne, septembre 1915

La liaison aux compagnie. (…) Il ne reste plus qu’un seul agent de liaison et l’on envoie jamais un coureur seul sous les obus. L’adjudant hésite… A ce moment, nous voyons un homme traverser le ravin en courant, gravir la pente et bientôt il apparaît, couvert de sueur, essoufflé. C’est Aillod, de la 2ème. Il pousse ce soupir qui signifie : « Sauvé! » . Mais l’adjudant le nomme : – Tu vas aller à la 9ème avec Julien. – Alors, c’est toujours les mêmes! répond-il faiblement, devant moi. Je remarque l’expression de son visage, où la terreur succède à la joie, et je rencontre son regard de chien qui attend les coups, d’homme qu’on désigne pour la mort. Ce regard me fait honte. Je crie, sans réfléchir, parce que c’est injuste, en effet : – J’y vais!

Gabriel Chevallier, La Peur, 1930

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