Front d’Artois, Chemin des pylônes, février 1916
Chaque bouteille contient inscrit sur un feuillet de papier, le nom du soldat inhumé
Sur le bord des fossés, leur file s’allongeait, croix de hasard, faites avec deux planches ou deux bâtons croisés. Parfois toute une section de morts sans nom, avec une seule croix pour les garder tous. « Soldats français tués au champ d’honneur », épelait le régiment. Du haut du talus encore vert, ils nous regardaient passer, et l’on eût dit que leurs croix se penchaient, pour choisir dans nos rangs ceux qui, demain, les rejoindraient.