Le boyau du bois boche
La pluie ne cessait pas, la nuit arrivait, mais la relève n’arrivait pas; les sacs montés, immobiles, silencieux, nous attendions ruisselants d’eau, guettant le moindre bruit de pas. Enfin, à dix heures du soir, nos remplaçants arrivèrent; ils s’étaient égarés dans la nuit, dans les boyaux changés en égouts. Et nous aussi nous nous égarâmes, nous pataugeâmes six heures dans l’eau, dans la boue, faisant quinze, vingt kilomêtres peut-être alors qu’il n’y avait pas un kilomêtre en ligne droite pour atteindre une position de troisième ligne où nous venions passer quatre jours.