Brancardiers ramenant un blessé, 1917
La nuit était venue tout à fait quand nous partîmes, en colonne par quatre, silencieusement, comme des fantômes, munis de brancards et d’échelles qui devaient servir à transporter nos funèbres fardeaux (…) Au bout d’une heure, nous traversâmes un village, ou plutôt ce qui restait du pauvre village : quelques pans de murs démantelés. Et se dégageant de ces ruines, une odeur épouvantable, cadavérique, que nous ne connaissions pas. (…) Quelqu’un murmura près de moi : ça sent la mort, par ici (…) Les instructions données, rapidement à voix basse, par groupe de quatre, nous nous éparpillâmes dans la plaine et la funèbre besogne commença (…) L’odeur nous guidait, la terrible odeur perçue tout à l’heure pour la première fois.